M'évader.
C'est ce que je voudrais, là.
N'entendre plus que l'air, ne voir plus que la mer, être avec toi dans la nuit, et danser dans les embruns étoilés.
Humer l'air de l'été, regarder toutes les lumières, entendre les arbres chuchoter sur la colline près du phare, et puis s'enfuir.
Prendre un avion, s'enfoncer dans les nuages. Partir sans bagages vers ce qu'on ne connaîtrait pas. Te susurrer des paroles en l'air au creux de l'oreille, que tu n'entendrais pas à cause du bruit des réacteurs. Mais ce ne serait pas grave. Tu devinerais juste le son voilé de ma voix. On marcherait dans les allées, sentant sous nos pieds le remous du vide. On mangerait des croissants en rêvant au néant. On testerait tous les jus de fruit. On regarderait le magazine de la compagnie, et on rêverait à d'autres destinations. Et on volerait vers la lune.