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Mélismatique
4 août 2006

Impatience.

L'été, les grandes vacances... Yeurk!
   Cet été est le troisième que j'ai vraiment la sensation de gâcher. J'en aurais presque honte, pourtant j'ai peut être des "raisons".
   Depuis trois ans, je passe chaque été cloîtrée dans cette maison comme une misanthrope. Je viens pour voir mon père: je le vois peu le reste de l'année, et "une fille doit voir son père". Mais le voir est un bien grand mot: il n'est que rarement à la maison, et lorsqu'il arrive, je suis embauchée toutes les dix minutes pour l'aider à bricoler ceci ou cela, il crise pour des choses qui n'en valent pas la peine, etc, je ne vais pas m'épancher maintenant sur mes relations avec le paternel.
   Je fais donc acte de présence, et je crois souvent que je m'en passerais bien.
   J'ai voulu m'occuper. Refaire ma chambre par exemple. Résultat, depuis disons deux ans que j'espère enlever cette horreur de papier rose décoloré datant de 1988, ce n'est toujours pas fait: on trouve toujours dix raisons pour m'en empêcher.
   Vous me direz "pourquoi ne pas rester chez ta mère?". Parce que, d'une part, "une fille doit voir son père", et d'autre part: préférez-vous vous ennuyer dans une ville naze parce que votre mère travaille et que vos copines habitent à perpette, ou vous ennuyer dans une maison avec piscine près de la mer parce que votre père ne se préoccupe pas de vous et que vous n'avez pas d'amis sur la région? L'été, une piscine fait la différence.
   Vous pourriez aussi me dire  "tu dois bien avoir des amis". J'en ai effectivement, mais étant partie d'ici à l'âge de dix ans, ce n'est plus là l'endroit où rencontrer mes amis. Et non, je n'ai pas envie de m'inscrire dans je ne sais quel club pour me faire des "potes" que je ne verrais que quelques minuscules jours le restant de l'année. Pour ça je suis servie. Car parlons en, de mes amis. Non! N'en parlons pas, ce n'est pas le moment non plus... Disons juste que l'été, seul moment où je pourrais les voir, semble guère approprié à nos rencontres. Amis passant leur été à l'autre bout du monde, amis sous le joug parental, séjournant chez les grands parents, amis qui bossent... Ou je ne peux pas les inviter, pour cause d'interdiction paternelle dûe au chat trouillard de la belle-mère par exemple... Nous nous voyons donc très peu l'année, très peu l'été. Parfait.
   Nous nous trouvions donc quelques rares jours de bonheur où nous pouvions tous nous voir durant l'été, et comme je les adorais, j'étais déjà satisfaite. Le reste du temps, je restais à la maison. Je jouais au piano, j'écrivais, je nageais, je me posais beaucoup trop de questions existentielles, passais des journées à détester mon père, à rêver, ou devant un écran... Je voyais mon aînée et sa tripotée de copains festoyer à tout bout de champ, et je haïssais les gens de passage qui ne comprenaient pas ma "situation" et me regardaient comme si j'étais une extraterrestre.
  Mais c'est différent désormais. Je ne bataille plus face à mon énième été démoralisant. Okay, je sature à force de ne voir personne mis à part la famille durant des jours entiers et de me livrer chaque jour aux mêmes activités, mais je sais que bientôt ce sera fini, et que cet été aura été le dernier été nul!
   Il faut juste que je démarre ma "nouvelle vie", quoi.

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Commentaires
D
Étant dans une situation semblable à la tienne (dans une ville que j'ai quittée il y a quatre ans et où il ne me reste plus vraiment grand-monde à voir) je comprends tout à fait ta situation... <br /> Et je pense que tu as la bonne attitude - supposant que tu aies une bonne capacité à te faire des amis. Mais ça n'a pas l'air d'être un problème pour toi!<br /> Bon courage donc, il ne reste plus trop longtemps.
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